Le coût de la mise en place des pratiques est l’un des obstacles les plus récurrents quand on parle de transition agricole durable.
Aujourd’hui, grâce à des labels comme le Label Bas Carbone, il est possible de financer la transition en utilisant des Crédits Carbone. Ces crédits, générés à la fin d’un projet, correspondent à une réduction d’une tonne d’équivalent CO2. Ces Crédits Carbone peuvent être achetés par des contributeurs externes à la chaîne de valeur alimentaire.
En parallèle de l’achat de Crédits Carbone, les acteurs de l’industrie alimentaire et agricole (IAA) peuvent également verser une prime filière aux agriculteurs. Cette rétribution vise à reconnaître les efforts fournis par les exploitants agricoles.
Cependant, la question qui se pose maintenant est la suivante : quels sont les objectifs et les enjeux pour toutes les parties impliquées dans le calcul précis des coûts des pratiques liées aux projets bas-carbone ?
Le coût de la transition pour les agriculteurs
Pour les agriculteurs, l’enjeu principal du calcul des coûts de la transition est d’obtenir une représentation précise des dépenses engagées. Cette évaluation constitue une base solide pour prendre des décisions et déterminer si le lancement d’un projet bas-carbone est viable ou non.
En ayant une idée précise des coûts associés à la mise en place de pratiques bas-carbone, les exploitants agricoles peuvent évaluer la rentabilité de leur projet. L’objectif ultime est de limiter les risques pour les agriculteurs en évitant de s’engager dans des projets trop ambitieux pour atteindre les objectifs fixés.
Le coût des pratiques pour les contributeurs
Le calcul précis des coûts de la transition permet également de garantir la transparence lors de l’achat de Crédits Carbone. En finançant des projets bas-carbone par l’achat de Crédits Carbone, les contributeurs démontrent leur volonté d’agir de manière transparente et responsable. En ayant conscience des coûts réels des projets bas-carbone, il est plus facile pour les vendeurs de justifier le prix des Crédits Carbone auprès des contributeurs.
Il est souvent reproché aux Crédits Carbone français d’être trop chers. Cependant, en connaissant les coûts réels des projets, les mandataires (chargés de la vente des crédits) peuvent justifier le prix des Crédits Carbone auprès des contributeurs.
Le coût de la transition pour l’industrie alimentaire
En raison de leurs objectifs SBTi, les IAA peuvent réduire leur scope 3 en suivant les réductions réalisées par les acteurs de leur chaîne d’approvisionnement.
Sous la pression des consommateurs, les transformateurs alimentaires peuvent adapter leurs cahiers des charges en incluant des critères de performance carbone pour les produits agricoles qu’ils achètent.
Pour encourager les exploitations agricoles à entreprendre la transition vers un modèle agricole plus durable, les acteurs de l’agro-industrie peuvent verser une prime filière.
Le calcul précis des coûts des pratiques vise à déterminer objectivement le montant de cette prime et à avoir une représentation précise du coût de réduction du scope 3.
Il est évident que les enjeux sont nombreux et importants pour les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur alimentaire.
Disposer d’un montant précis des coûts des pratiques bas-carbone pour chaque projet permet d’aligner les intérêts de tous les acteurs. Par exemple, cela peut aider à éviter un prix trop bas pour les Crédits Carbone ou un montant de prime filière excessivement élevé.
En plus de favoriser l’alignement de toutes les parties prenantes, le coût de la transition joue un rôle crucial dans la réussite des projets bas-carbone en aidant les agriculteurs à prendre des décisions éclairées et à trouver un soutien financier adéquat.
POUR ALLER PLUS LOIN
Sources
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Label bas carbone, méthode grandes cultures https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/M%C3%A9thode%20LBC%20Grandes%20cultures.pdf
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Les performances économiques et environnementales de l’agroécologie, https://www.strategie.gouv.fr/publications/performances-economiques-environnementales-de-lagroecologie
- Carbone Farmers, calculs internes